Sensibilisation et accompagnement des collectivités
Face aux multiples enjeux liés à l’éclairage artificiel (énergie, biodiversité, santé, accès au ciel étoilé), de nombreuses collectivités ont décidé de s'engager en faveur de la réduction de la pollution lumineuse.
Les collectivités sont accompagnées par le Parc national des Pyrénées et les syndicats départementaux de l'énergie. Le Parc national des Pyrénées déploie également diverses actions pour sensibiliser les acteurs du territoire à la préservation de la biodiversité nocturne et à la restauration de la trame noire.
Pollution lumineuse sur la vallée de Luz Saint-Sauveur - JD CAVAILLE
Eclairer uniquement quand il faut et où il faut :
Aux côtés des Syndicats Départementaux d’Energie des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques, le Parc national des Pyrénées accompagne les collectivités pour atteindre un éclairage raisonné et respectueux du ciel étoilé et de la biodiversité nocturne.
Grâce à l’identification des zones à enjeux , le Parc national a défini les secteurs où intervenir prioritairement sur l’éclairage pour préserver la biodiversité nocturne. Plusieurs solutions s’offrent aux communes pour agir concrètement :
- Pratiquer l’extinction partout où cela est possible.
- Convertir l’éclairage dans les espaces de fort passage où l’extinction n’est pas envisageable. L’objectif sera alors de concentrer le flux lumineux au sol, d’utiliser des couleurs chaudes qui ont moins d'impact sur la biodiversité et de mettre en place des systèmes de gestion type : détecteur de présence par exemple.
Les communes du territoire s'engagent dans la conversion de leur éclairage
Lumière sur l’extinction en cœur de nuit
La lumière artificielle la moins nocive pour la biodiversité et la planète est celle qui n’existe pas. De nombreuses communes pratiquent aujourd’hui l’extinction de leur éclairage en cœur de nuit. A l’échelle du Parc national des Pyrénées 51 communes sur les 66 que comprend l'aire d'adhésion mettent en œuvre des mesures d’extinction totale ou partielle en cœur de nuit de leur éclairage public en 2022. Certaines communes ont également engagé des travaux visant à supprimer des points lumineux surnuméraires contribuant ainsi à la stabilisation voire à la baisse locale du nombre des points lumineux sur le territoire. Les économies réalisées peuvent être très importantes et le bénéfice pour les espèces nocturnes est indéniable. Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, plusieurs études démontrent que l’absence d’éclairage n’engendre pas plus d’accidents routiers ni plus de cambriolages.
La tendance globale de réduction de la pollution lumineuse en cœur de nuit qui est observée sur divers territoires tend à se généraliser. Elle illustre une prise de conscience récente de la société en faveur du retour de la nuit. Cependant, ces résultats encourageant doivent être nuancés.
De nombreuses communes ne pratiquent en effet qu’une extinction partielle de leur éclairage public, cette extinction n’affectant dans les faits que des hameaux périphériques sans inclure le centre bourg. Le halo lumineux émis par celui-ci déborde largement de la stricte emprise des lieux d’habitations pour dégrader la qualité du ciel des espaces qui lui sont contigus. Il subsiste donc un enjeu important à ce qu’un plus grand nombre de collectivités s’engagent en faveur d’une extinction totale des points lumineux en cœur de nuit, partout où cela est réalisable.
Par ailleurs, les plages horaires d’extinction en cœur de nuit sont souvent restreintes au créneau minuit - 5h00. Si cette extinction en cœur de nuit constitue un point positif en faveur de la biodiversité, nous savons que les espèces nocturnes sont avant tout actives en extrémités de nuit. Or durant cette période, notamment l’hiver alors que la nuit tombe tôt, les éclairages publics fonctionnent à plein régime. Il y a là d’importants gains à apporter en proposant par exemple une modulation de la puissance des éclairages. Les lampadaires de dernières générations offrent en effet la possibilité d’abaisser la puissance de l’éclairage à 20 ou 30% avant une éventuelle extinction totale, diminuant considérablement les impacts sur l’environnement nocturne.
Finalement, il est important de garder à l’esprit que la pollution lumineuse générale constatée à l’échelle d’un territoire est la résultante du parc d’éclairage public (voierie, espaces publics, monuments…) et du parc d’éclairage privé (enseignes, habitations, parking, sites industriels…). L’engagement de ces deux sphères d’acteurs en faveur de la réduction de la pollution lumineuse est essentiel sans quoi les efforts consentis par les uns pourraient être gommés par les autres.