La cartographie des paysages du Parc national des Pyrénées

Sur le territoire du Parc national des Pyrénées, les paysages constituent un patrimoine remarquable reconnu et apprécié depuis de nombreuses années. Ces paysages sont pour la plupart fortement liés aux activités humaines traditionnelles.

Ils abritent une biodiversité remarquable. Le maintien de la qualité paysagère du Parc national des Pyrénées est un enjeu fort qui nécessite de connaître et de qualifier les paysages du territoire à un moment donné. C’est dans cet objectif que le Parc national a conçu une carte des Unités Elémentaires de Paysage (UEP).
Ce travail permet de localiser les zones à enjeu en termes d’évolution, mais aussi de mettre en œuvre une politique de gestion basée sur des éléments objectifs. Réalisée à partir de l’analyse et de l’interprétation de photographies aériennes, une cartographie a été publiée en 2012.

La cartographie des UEP et les analyses associées

La cartographie a été réalisée par photo-interprétation manuelle sur la base des photographiées aériennes de l'IGN. Une banque de données photographiques illustrant les différents types d'unités a été constituée. Une notice présentant la typologie, la cartographie et des exemples sur le territoire du Parc national des Pyrénées a été publiée.

La carte est composée de zones homogènes du point de vue de leur structure, de leur physionomie et de leur organisation spatiale, ce sont les unités élémentaires de paysage ou UEP. Chaque UEP forme un système défini par un type de conditions naturelles (type de roche, de sols, hydrographie, pente et végétation), un type de mise en valeur économique (agricole, forestier, industriel…) mais aussi, souvent, un type de pratique culturelle associée (type de propriété par exemple).

Au total, sur le territoire du Parc national des Pyrénées, 26 types d’UEP ont pu être identifiés. Ils composent la légende de la carte des Paysages.

Ces UEP ont été classées en trois grands ensembles qui traduisent différents processus d'évolution des paysages sur le territoire.

En altitude, on retrouve les UEP formant les « paysages créés par des processus naturels ». Il s’agit des glaciers, des affleurements rocheux, des moraines, des éboulis et des lacs en particuliers. Ces UEP évoluent généralement très lentement, en lien avec des processus naturels. Des évolutions rapides (fonte des glaciers) ou très rapides (éboulements, avalanches exceptionnelles) sont observées ponctuellement.

Une partie des UEP a été classée en « paysages rémanents », c’est-à-dire qu’ils sont proches de leur état de création par les sociétés humaines qui les ont façonnés. On retrouve dans cette catégorie les forêts et les landes et les ensembles agro-pastoraux encore utilisés. L'évolution de ces UEP peut être relativement rapide, en lien avec l'évolution des activités humaines.

Une troisième catégorie d’UEP regroupe les « paysages en mutation ». On y retrouve l’ensemble des paysages qui témoignent de l’évolution des pratiques en montagne. Ces UEP sont aujourd'hui en cours d'évolution rapide en lien notamment avec l'évolution de l'urbanisme et les phénomènes de déprise agricole.