Le suivi des oiseaux communs d'altitude - Programme STOM
 

Les milieux montagnards sont à l’avant-garde du changement climatique en cours. Le réchauffement y est souvent plus prononcé qu’ailleurs alors que ces écosystèmes en mutation sont également influencés par l’activité pastorale très variables selon les secteurs. Dans certains quartiers (les moins accessibles), il est observé une déprise agricole qui menace les oiseaux des alpages au profit des espèces plus forestières.

Ailleurs, l’intensification des pâturages, sur des périodes en herbe toujours plus restreintes en lien avec le réchauffement climatique, modifie les cortèges floristiques et faunistiques, induisant souvent un appauvrissement des communautés d’oiseaux. Sur le long terme, la survie de ces communautés d’oiseaux dépendra de leurs capacités d’adaptation. Une question se pose alors : comment évoluent sur le long terme les abondances des oiseaux dans les habitats ouverts d’altitude ?
C’est tout l’objet du Suivi Temporel des Oiseaux de Montagne (STOM) qui permet de suivre l’évolution des populations d’oiseaux nicheurs supra-forestiers.

Pinson des arbes - L. REIGNE - Parc national des Pyrénées

Pinson des arbres - L. REIGNE - Parc national des Pyrénées

Suivi - Alan RIFFAUD


Le protocole STOM


Ce protocole est inspiré du programme national de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) repris et adapté au contexte montagnard par le CEFE-CNRS avec l’appui du Parc national des Pyrénées en 2012. Depuis le STOM est devenu un suivi de référence pour l’avifaune d’altitude dont la coordination nationale est aujourd’hui assurée par l’Office Français pour la Biodiversité.

Ce protocole consiste à suivre la distribution et l’abondance des différentes espèces d’oiseaux alpins communs par des contacts visuels et auditifs sur des points d’arrêt précis dans un rayon de 100m en parcourant un itinéraire préalablement défini. Il prend la forme d’un parcours de 10 points d’écoute à réaliser dans la matinée dès l’aube. Les écoutes sont divisées en deux périodes de 5 minutes successives. La période de réalisation s’étale de fin-mai à début juillet.

30 sites d’étude répartis sur une gamme d’altitude de 1800 et 2500 mètres sont suivis depuis 2014 sur le Parc national des Pyrénées avec des quartiers fixes comptés chaque année (au nombre de 6) et des quartiers complémentaires comptés tous les 4 ans.

A. RIFFAUD - Parc national des Pyrénées

Chiffres clés du protocole STOM

Image
Icône territoire_vert- © Observatoire du Parc national des Pyrénées - © WS Interactive 2022

30 sites d'étude

Image
Icône observation_4_vert- © Observatoire du Parc national des Pyrénées - © WS Interactive 2022

Contacts auditifs et visuels

Image
Name Icône Remontée des espèces en altitude remontee_especes_vert - Observatoire du Parc national des Pyrénées - © WS Interactive 2022.png

1800 - 2500 m

Image
Loupe Stats-vert- © Observatoire du Parc national des Pyrénées - © Freepik Flat Icon Search Stats free icon

50 espèces recensées

Le Suivi Temporel des Oiseaux de Montagne (STOM)

 

Lancement du suivi : 2014
Période de suivi :  Mai à juillet
Dispositif : Contacts visuels et auditifs
Modalités : Suivi annuel

 
Synthèse des résultats :

50 espèces ont été recensées depuis 2014 avec au total 5630 contacts d’oiseaux.

Le Pipit spioncelle est l’espèce dominante, suivi du Traquet motteux et Rouge queue noir, espèces typiques des pelouses d’altitude.
Arrive ensuite l’Accenteur mouchet, commun dans la lande subalpine qui borde ces pelouses.  
L’avifaune d’altitude se compose ensuite d’Alouette des champs souvent contactée sur des sites aux pelouses hautes et larges. Le Chocard à bec jaune et le Crave à bec rouge sont deux corvidés qui s’alimentent sur les sites. Ils sont souvent de passage, et contactés hors des temps d’écoute ou du cercle des 100 m car ils sont particulièrement mobiles, sonores et perceptibles à longue distance. Linotte mélodieuse,

Accenteur alpin, Venturon montagnard, Merle à plastron, Monticole de roche, Tarier des prés, Niverolle alpine complètent la communauté. 
Pinson des arbres, Grive draine, Mésange noire, Pipit des arbres profitent de la présence de quelques arbres en altitude, comme d’autres espèces anecdotiques typiques des milieux boisés.