Reconnaissable à son poitrail souvent orangé et son œil cerclé de rouge, le Gypaète Barbu peut s'observer sur les hauteurs de nombreuses montagnes du globe (de l'Europe à l'Asie en passant par l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient). En Europe, les Pyrénées abritent aujourd'hui l'essentiel de sa population, quelques couples participant également à la survie de l'espèce en Corse, en Crête, Andalousie et dans les Alpes où l'espèce a été réintroduite.
Autrefois victime de croyances et persécutions, le Gypaète barbu est aujourd'hui encore menacé par les conséquences des activités humaines. Classée « menacée d’extinction » sur l'échelle de l'UICN, l'espèce fait l'objet de mesures toutes particulières, entre suivis, protections et réintroductions pour soutenir son maintien dans ses zones de présence historiques.
Gypaète barbu - F. LUC - Parc national des Pyrénées
Le gypaète barbu
Gypaetus barbatus
Embranchement : Vertébrés
Classe : Oiseaux
Famille : Accipitridés
Envergure
2,8 - 3 m
Poids
5 - 7 kg
Habitat
Montagnes et falaises
Alimentation
Carnivore, charognard
Vie :
Rythme
Diurne
Cycle de vie
30 - 40 ans
Maturité
8 ans
Reproduction
Hiver
D'une envergure pouvant atteindre les 3 mètres, le Gypaète barbu est le plus grand rapace d’Europe.
Observable dans le ciel et à flanc de falaises des montagnes européennes, le Gypaète adulte est facilement reconnaissable grâce à la couleur rouille orangée de son plumage ventral.
Les yeux les plus aiguisés sauront également le reconnaître à sa "barbiche" caractéristique, formée par les plumes noires encadrant son bec, comme à la courbure de sa queue, en forme de losange.
En France, le Gypaète barbu niche en haute montagne, de préférence dans les falaises et les parois rocheuses situées entre 700 et 2 500 m d’altitude selon les massifs.
Le territoire d’un couple peut s'étendre sur plus 50 000 hectares, entre des sites de falaises et de grandes zones de pâtures et éboulis où l’oiseau trouve sa nourriture.
Son nid est généralement construit dans une petite cavité rocheuse, ou sous une vire (zone plate ou en pente faible située au milieu de falaises abruptes).
Carnivore charognard, le Gypaète se nourrit exclusivement de restes d'animaux morts : tout comme d'autres espèces de vautours, il joue donc un rôle d'équarrisseur, de nettoyeur des montagnes, puisqu'il participe au dépeçage et au "nettoyage" des charognes laissées dans la nature.
Particularité de son espèce : contrairement à ses cousins les vautours fauves qui se nourrissent de chair, le Gypaète s'intéresse plus particulièrement à la carcasse (squelette et autres restes) des animaux morts, dont il consomme principalement les os et tendons.
Pour accéder à la moelle (partie la plus riche située au cœur de l'os) comme pour briser les os trop gros pour être ingérés en un seul morceau, le Gypaète a d'ailleurs développé une technique bien à lui : à l'aide de ses puissantes serres, il saisit les plus gros os et les emporte haut dans les airs. Il lui suffit ensuite de repérer une zone rocheuse et d'y laisser tomber son os : si la hauteur est suffisante, l'impact de l'os contre la roche dure le brisera sur le coup.
Belle illustration d'exploitation des ressources de son milieu, cette technique caractéristique de son espèce lui a valu son surnom d'oiseau « Casseur d’os ».
Reproduction : Automne
Naissances : Mars - Avril
Élevage : 4 mois
Espèce dite "longévive" (vivant longtemps), le Gypaète Barbu met plusieurs années à arriver à l'âge adulte et ne se reproduit qu'à partir de ses 7-8 ans. Plus que d'autres espèces se reproduisant plus fréquemment et en plus grand nombre, la reproduction et la survie de son unique petit constitue donc un défi majeur pour la survie de l'espèce.
Entre saison froide et milieu à haut risque, les conditions de reproduction du Gypaète ne jouent malheureusement pas en sa faveur :
Si la ponte peut contenir jusqu'à 2 œufs, seul un poussin sera élevé.
Entre menaces humaines, risques naturels et conditions de vie périlleuses, un couple de Gypaète ne mène un jeune à l’envol que tous les 3 ans en moyenne seulement, plaçant directement l'espèce en catégorie "Menacée d'extinction".
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Les suivis menés par le réseau d’observateurs « Casseur d’os » (agents de l'OFB, ONF, Parcs nationaux, Réserves, ASTER…, bénévoles de la LPO, NEO, Saïak, OCL, ANA…) ont permis d’améliorer la connaissance des populations de Gypaète Barbu et des facteurs qui influencent leur évolution.
L'existence et la disponibilité de sites de reproduction (falaise avec des cavités non occupées) comme de ressources alimentaires suffisantes (carcasses, os sur le territoire) et la tranquillité constituent les besoins vitaux d'un couple adulte.
Hormis lors de ses premières semaines de vie, le Gypaète barbu n'a pas de prédateur naturel. Si l'on écarte les risques naturels et les maladies, les principales causes de mortalité de l'espèce sont liées aux activités humaines :
Malgré les dispositifs de préservation déjà engagés, les populations françaises restent fragiles et l'espèce menacée. Un plan national d'action (PNA) a donc été lancé pour renforcer la protection de l'Espèce.
Piloté par la DREAL Aquitaine et animé par la Ligue de Protection des Oiseaux, ce PNA s’est ainsi fixé les objectifs suivants :
Des actions sont également menées afin d’améliorer la connaissance de l’espèce et de sensibiliser les différents acteurs de sa conservation, des scientifiques aux pratiquants d'activités de pleine nature en passant par le grand public. Lancé en 1994, le suivi des couples de Gypaète Barbu vivant sur le territoire du Parc national des Pyrénées est réalisé chaque année.
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