Les lacs de montagne du Parc national des Pyrénées
Le Parc national des Pyrénées compte près de 1250 zones d'eau naturelles situées au-dessus de 1000 m d’altitude. Parmi elles, plus de 120 zones d'eau font plus d’1 hectare.
Zoom sur la formation, le fonctionnement et la biodiversité unique des lacs de montagne des Pyrénées.
Les laquettes de la Réserve naturelle nationale du Néouvielle - E. SOURP - Parc national des Pyrénées
Formation des lacs naturels de montagne
Comment se forment les lacs de montagne ?
La réponse se trouve dans l'histoire du climat et des Pyrénées, l'évolution des glaciers, du relief et des dépôts de sédiments.
-100 000 ans avant notre ère : gelées par les grands froids, les Pyrénées sont modelées par les glaciers.
À partir de cette période, les glaciers se retirent peu à peu, jusqu'à se concentrer sur les sommets des Pyrénées. En fondant, les glaciers donnent naissance à des cours d'eau qui poursuivent l’érosion des versants pyrénéens.
Au cours de leur voyage, certains cours d'eau viennent se déverser dans des zones particulièrement creusées par les glaciers. En s'accumulant, ces eaux créent des lacs dits « de verrou ».
Lors du retrait des glaciers, les sédiments rocheux peuvent s'accumuler et perturber l'écoulement dans la vallée : c'est ainsi que se forment les lacs dit « de moraine ».
Fonctionnement des lacs de montagne
Quelles caractéristiques des lacs de montagne ?
Le rôle de la température
Qu'elle soit externe ou interne, la température joue un rôle essentiel dans les cycles de vie d'un lac.
Pour les lacs d’une certaine profondeur, une "stratification thermique" des eaux se met en place au fil des saisons.
La stratification des lacs désigne la tendance des lacs à former des couches thermiques bien distinctes, lorsqu'il fait chaud ou froid.
Selon leur profondeur et leurs conditions de vie, ce phénomène permet à certains lacs de fonctionner en "vase clos", voire de créer des écosystèmes quasi-autonomes au cours de certaines saisons.
Hiver - Saison froide
Une couche de glace se forme à la surface, les eaux chaudes se stockant dans les profondeurs du lac.
Printemps - Saison douce
Après la fonte des glaces, les températures des eaux du lac s'homogénéisent.
Été - Saison chaude
La couche d'eau chaude remonte à la surface, la couche plus froide s’établit en profondeur.
Cycle de vie
Suivant leur exposition, altitude et taille, certains lacs sont "confinés" plus de la moitié de l’année.
Hiver - Saison froide
Avec le retour du gel de ses eaux de surface, le lac "se re-confine", jusqu'à devenir un écosystème quasi-autonome.
Automne - Saison douce
Les températures se rafraîchissent, les eaux du lac s'homogénéisent, en attendant l'hiver.
Les écosystèmes des lacs de montagne des Pyrénées
La stratification thermique ainsi que les cycles de vie évolutifs des lacs de montagne permettent d'assurer l'oxygénation des eaux profondes, en poussant les eaux oxygénées de la surface vers les profondeurs du lac. Ce roulement des eaux est indispensable au maintien de la vie et à la bonne santé de l’ensemble de l’écosystème aquatique.
Des écosystèmes particulièrement rares et précieux, puisqu'ils abritent une biodiversité unique, bien souvent riche d'espèces endémiques, rares, discrètes et encore méconnues...
Certaines espèces vivent en suspension dans la masse d’eau comme le plancton, à la base de la chaîne alimentaire. D’autres espèces vivent au fond du lac ou sur les rives (végétations aquatiques ou amphibies, amphibiens, mollusques…).
D’autres encore fréquentent les lacs plus occasionnellement, pour s’y reproduire ou pour chasser les insectes émergents à la surface de l’eau, à l’image des oiseaux et chauve-souris.
Schéma de la biodiversité des Lacs
Schéma à ajouter + Texte à faire
Milieux humides et aquatiques : une biodiversité rare à préserver
Adaptées aux conditions uniques de ces écosystèmes, les espèces animales et végétales se développant dans les lacs et milieux humides de montagne sont particulièrement sensibles aux évolutions de leur milieu de vie.
Leur hyper-spécialisation et leur fort attachement à certaines conditions de vie spécifiques les rendent ainsi vulnérables à la modification voire à la destruction de leur environnement, en lien avec les changements climatiques comme avec les conséquences néfastes des activités humaines.
Le Parc national des Pyrénées s'engage donc pour limiter les conséquences des changements climatiques et des activités humaines, comme pour recréer des conditions de vie plus favorables pour certaines de ces espèces.