La gestion de la pêche dans les cours d'eau du Parc national des Pyrénées
Depuis 1967, le Parc national des Pyrénées œuvre pour assurer une gestion efficace et raisonnée de la pêche et de l'alevinage dans les cours d'eau des Pyrénées.
L'objectif ? Concilier les valeurs de préservation du Parc national et les pratiques de pêche / alevinage (introduction de poissons d’élevage) sur les cours d’eau du territoire. Une conciliation qui repose grandement sur la connaissance de la biodiversité des cours d'eau concernés.
Lac des Oulettes d'Estom Soubiran - S. ROLLET - Parc national des Pyrénées
Déterminer la fonctionnalité piscicole des cours d'eau
En matière de gestion piscicole, les équipes du Parc national des Pyrénées travaillent en collaboration avec les FDPPMA (Fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques) et les AAPPMA (Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques) du territoire.
Premier volet du travail de (re)connaissance mené par les équipes en charge de la gestion de la pêche sur le territoire : déterminer la "fonctionnalité piscicole" des cours d’eau du Parc national des Pyrénées.
Carte de la fonctionnalité piscicole des cours d'eau de la zone coeur du Parc national
Ainsi, sur la zone cœur du Parc national, XX km de cours d’eau ont fait l’objet d’un diagnostic de la fonctionnalité piscicole.
Ces études sont portées par les fédérations françaises de pêche des deux départements (FDPPMA), avec le soutien du Parc national des Pyrénées et de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne.
Connaître la structuration génétique des poissons de nos cours d'eau
Lors des inventaires piscicoles menés sur les différents cours d’eau du territoire, des prélèvements (fragment de nageoire) sont réalisés pour analyser la structuration génétique des populations de certaines espèces de poisson, comme la truite fario.
Objectif : identifier les différentes lignées génétiques des populations de truite fario.
On distingue ainsi les lignées génétiques naturelles (les truites sauvages) des lignées d'élevages (les truites d'alevinage) d'une même région.
Dans quel but ?
La structure génétique est une information supplémentaire pour développer des plans de gestion adaptés à chaque zone, chaque cours d'eau, chaque population.
Par exemple, une zone à truites très majoritairement naturelles montre que tout alevinage est inutile (si ses populations sont en bonne santé). Par ailleurs, 2 populations naturelles ne doivent pas subir de croisement génétique (et ce, même s'il s'agit d'espèces voisines, ou issues d'une même rivière).
C'est pourtant parfois le cas à l'occasion de pêche de sauvetage, par exemple.
Pêche, alevinage et préservation d'espèces endémiques
Une bonne connaissance de la fonctionnalité piscicole des cours d’eau permet d’orienter la gestion piscicole en conséquence.
Une autre connaissance est également nécessaire pour orienter la gestion des cours d'eau d'un territoire : celle des écosystèmes et espèces naturellement présentes dans la zone concernée.
Objectif ? La cohabitation des pratiques de la pêche avec la préservation d'espèces endémiques ou sensibles.
La pratique de la pêche ou de l'alevinage ne doit ainsi pas se faire au détriment de certaines espèces vulnérables, susceptibles d’être impactées par l’introduction de poissons dans le milieu. C’est notamment le cas du Calotriton des Pyrénées, amphibien endémique des lacs et cours d’eau pyrénéens, qui pourrait être prédaté par les poissons introduits.
Un travail de recensement et suivi spécifique est mené sur cette espèce pour concilier les enjeux de préservation et la pratique de la pêche.